Dominique Georget-Tessier, Novembre 2010

L’auriculothérapie est l’utilisation du pavillon auriculaire à des fins thérapeutiques, utilisation qui s’explique par l’innervation très riche et les multiples connexions qu’il présente avec le système nerveux central.

Cette méthode thérapeutique, dont on trouve des traces dans l’antiquité, s’est développée en France grâce aux travaux de Paul Nogier (1908-1996) qui découvrit en 1951, à Lyon, la correspondance de l’anthélix avec la colonne vertébrale.

C’est une technique médicale française qui est complètement différente de l’acupuncture chinoise : elle utilise la piqûre de points d’oreille à l’aide d’aiguilles semi- permanentes stériles à usage unique (A.S.P.) mais elle ne trouve pas ses fondements dans la médecine traditionnelle chinoise : ses bases conceptuelles sont totalement différentes. L’auriculothérapie n’utilise pas le concept d’énergie mais -au contraire de l’acupuncture- elle s’est construite sur des bases scientifiques biologiques et neurophysiologiques. L’auriculothérapie était très peu développée en Chine, bien qu’elle y ait existé depuis longtemps, puisque jusque dans les années 1960, les acupuncteurs chinois ne connaissaient qu’une soixantaine de points spécifiques. Elle progresse actuellement en Chine mais aussi en Europe et en France où elle est enseignée dans différentes facultés dans le cadre d’un DIU.

Une image du corps se projette sur le pavillon. Elle est voisine de celle d’un fœtus dont la tête se trouverait en bas de l’oreille au niveau du lobule, tandis que les mains et les pieds se trouveraient au sommet de l’auricule. La correspondance ne peut se mettre en évidence que lorsqu’une région du corps perd son équilibre physiologique.

L’oreille est partiellement innervée par le nerf pneumogastrique, principal nerf du système neurovégétatif parasympathique. D’autre part, elle contient des complexes neuro-vasculaires, dont la stimulation a des effets complexes à la fois neurologiques, neuro-sécrétoires, neuro-immunologiques.

 Indications principales :

  • la dépendance tabagique
  • le surpoids
  • les douleurs chroniques
  • certains troubles anxieux, certaines insomnies. 

Sur le plan pratique :

  • L’utilisation des A.S.P est contre indiquée chez les patients allergiques au nickel et chez les patients traités par anticoagulants.
  • Il est important de stimuler plusieurs fois par jour les ASP posées. Cette stimulation est réalisée par le patient lui-même à l’aide d’un petit aimant remis par le médecin.