Le développement de la méditation en médecine

Conférence du 14 décembre 2014 –  Salon Asphodèle, Pau
« Apprivoiser le stress : stress et environnement « 

      I.            AVANT PROPOS 

« Tous les problèmes de l’homme viennent qu’il ne sait pas rester seul dans une pièce sans rien faire » Blaise PASCAL

Cette conférence sur la méditation prolonge celle que nous avions présenté en 2011 « l’Art de nourrir la vie » (Yang Shen en chinois). En tant que médecin, nous avons un rôle éducatif auprès de nos patients en leur apprenant comment cultiver et mobiliser leurs ressources pour guérir. Cette fonction était bien connue et développée dans les médecines traditionnelles, en particulier chinoise et ayurvédique.

  • Les choses ont beaucoup changé : aujourd’hui, je peux en parler ouvertement ! Alors qu’il Il y a 35 ans, je n’osais pas dire à mes parents que je méditais, qu’en 1996, j’ai été exclue d’une association de recherche et réflexion philosophique alors que je présentais un travail sur le Qi Gong et la médecine traditionnelle chinoise, que ce n’est que très récemment que j’ai osé parler à mes collègues de la méditation en lien avec les applications médicales. Je reviens d’un colloque proposé par l’institut BERGONIÉ à Bordeaux, le 21 novembre dernier « Pratiques méditatives et maladies chroniques » ce qui nous montre que la pensée médicale évolue peu à peu
  • Quelle évolution ! J‘introduis maintenant parfois dans mes consultations, un « espace de pleine conscience » en proposant « les 3 minutes de pleine conscience » à des patients anxieux, ou stressés. J‘anime des ateliers de méditation et propose un programme en 8 Séances pour réduire le stress, destiné aux patients anxieux, atteints de maladie chroniques, sans prendre le risque de passer pour quelqu’un qui créerait une secte ou ferait partie d’une secte !

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Acupuncture, méditation, Qi Gong : quel apport dans la dépression ?

Dominique GEORGET-TESSIER, Août 2014

Médecin généraliste exerçant l’acupuncture à Pau depuis plus de 30 ans, j’enseigne également le QI GONG et la méditation pleine conscience dans des ateliers, des groupes de formation MBCT ainsi qu’à la Ligue contre le cancer.

Je suis confrontée dans mon cabinet au problème de l’anxiété et de la dépression, état qui s’étend du simple mal de vivre à la pathologie sévère dans laquelle le risque suicidaire est toujours à prendre en compte.

Si le traitement de la dépression grave appartient au psychiatre, et en particulier celui de la dépression endogène lié à un déséquilibre chimique des neuromédiateurs, celui de la dépression modérée, de la dépression liée à un épuisement (burn-out), de la dépression réactionnelle, de la dépression liée à la maladie chronique telle que le cancer ou les pathologies douloureuses chroniques de même que la prévention des rechutes dépressives répondent à d’autres approches, dont fait partie la médecine traditionnelle chinoise qui comprend, à côté de l’acupuncture, les massages, la diététique, la phytothérapie, le TAIJI CHUAN , le QI GONG et la méditation. Dans les médecines traditionnelles, en particulier la médecine traditionnelle chinoise, une place très importante est donnée, à l’hygiène de vie au sens large (physique, mentale -c’est à dire émotionnelle- et environnementale). Le médecin a un rôle éducatif et psychoéducatif : il s’agit de sensibiliser le patient sur un mode de vie à adopter, pour entretenir et préserver sa santé.

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Cancer et méditation

Dominique Georget-Tessier, Novembre 2013

Le mot méditation évoque l’Orient bouddhiste et hindouiste.

Cependant, l’occident, au cœur des courants mystiques des grandes religions, connaît aussi ces pratiques. Au dix-huitième siècle Maître Eckart écrivait : « ce n’est que dans le silence et le repos intérieur que le Verbe et l Esprit se font entendre dans le fond de l’âme, en son fond le plus intime et le plus pur ». « Meditari » vient d’ailleurs du latin meditari de mederi « donner des soins à ».

La pratique méditation « pleine conscience » telle qu’elle se pratique actuellement n’est pas une démarche religieuse ou spirituelle. C‘est une technique associant une relaxation musculaire et physiologique, un état d’esprit différent caractérisé par l’observation des expériences mentales sans jugement, le développement d’une compétence d’auto focalisation sur un objet (le souffle, un son).

Elle peut être utilisée dans un but thérapeutique, de développement personnel ou de développement spirituel.

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Méditation et Neurosciences

I. HISTOIRE

Le mot méditation évoque l’Orient bouddhiste et hindouiste. Des fresques vieilles de 4000 ans montrant des personnages assis dans des postures de méditation ont été retrouvées en Inde.

Cependant, l’occident a aussi ses lettres de noblesse en la matière, au cœur des courants mystiques des grandes religions : le christianisme gnostique, hésychaste et eckartien, le judaïsme hassidique et cabaliste, l’islam soufi ont proposé des méthodes parmi lesquelles la méditation est la voie royale, menant à la connaissance du soi véritable. Meditari vient d’ailleurs du latin meditari(s’exercer, réfléchir) de mederi « donner des soins à ».

 

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Méditation MBSR

MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction)

ou « Réduction du stress basée sur la pleine conscience » est le nom donné par Jon Kabat-Zinn1 au programme qu’il développe à la clinique de réduction du stress du centre hospitalier du Massachusetts depuis 1979, devenue maintenant le CFM, « Center for Mindfulness in Medecine, Health Care, and Society« . A sa suite, le psychiatre canadien Zindel Segal élabore le programme MBCT « Mindfullness Cognitive Therapy), thérapie cognitive basée sur la pleine conscience, pour la prévention des rechutes dépressives

En Europe, cette technique se développe grâce à l’ ADM (Association pour le Développement de la Mindfullness ) ainsi qu’ aux travaux de Christophe André, psychiatre à l hôpital Sainte Anne et auteur de nombreux livres sur la méditation.Elle est de plus en plus utilisée par les médecins comportementalistes, en psychiatrie mais aussi en cancérologie et dans les services de prise en charge de la douleur.

Conçue initialement pour réduire le stress, cette méthode s’adresse maintenant, aux personnes atteintes de douleurs chroniques,, d’anxiété ou suivant des traitements lourds. Cette méthode a contribué largement à l’amélioration de la qualité de vie de nombreux patients.  Plus de 17 000 personnes ont aujourd’hui suivi ce programme d’apprentissage ; plus de 5000 médecins et d’innombrables professionnels du soin de par le monde s’y réfèrent dans leur travail quotidien.

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