15 septembre 2010  : sources : « le Monde », article de Mélina Gazsi.

Un usage décrié dans les vaccins…

L’aluminium empoisonne notre vie quotidienne. Présent dans le dentifrice, les déodorants ou l’eau potable, ce métal serait néfaste pour la santé, à  » doses régulières « .

A priori, rien de commun entre l’eau du robinet, des produits cosmétiques et des biscuits.  Idem pour le lait en poudre des biberons, le dentifrice et les composants de certains vaccins.  Rien, sauf la présence de l’aluminium, un métal sans rôle biologique reconnu et déclaré  neurotoxique depuis près d’un siècle.

 On savait l’aluminium utilisé dans divers secteurs : bâtiment, transports, imprimerie,  électroménager, emballages, sans oublier les cannettes de soda et de bière. Mais le trouver  dans de nombreux additifs alimentaires et dans des médicaments, tels les pansements  gastriques, ou les céramiques orthopédiques et dentaires et autres colles médicales, voilà qui  peut surprendre. Aujourd’hui, il est presque partout. C’est ce que nous apprend Virginie Belle,  journaliste spécialisée en santé publique, dans une longue enquête, Quand l’aluminium nous  empoisonne, dont la sortie est prévue le 30 septembre aux éditions Max Milo.  

S’il s’agissait d’une enquête policière, elle ne manquerait pas de sel… Mais en matière de  santé, les sels sont d’une autre nature. Et ceux contenant de l’aluminium (hydroxyde,  phosphate et sulfate) sont mis au banc des accusés dans le livre de la journaliste, devenue la  porte-parole des nombreux chercheurs qui s’alarment de prêcher dans le désert des institutions  sanitaires.

  » Une matière à soupçon « 

Premier élément métallique de l’écorce terrestre, de l’aluminium, on en absorbe forcément : on  le respire, les sols en contiennent et il se concentre dans certains légumes et dans les eaux des  rivières.  » Mais il ne sert à rien dans l’organisme humain. Pire, à fortes doses ou à doses  régulières, il est toxique « , prévient Guy Berthon, ex-directeur de recherche au laboratoire de  chimie du CNRS.

Le spécialiste recommande de ne plus utiliser les produits qui en contiennent : capsule de  café, pansements gastriques – qui soulagent les douleurs mais dissolvent l’oxyde d’aluminium  dans l’organisme -, barquettes et autres accessoires de cuisine. Y compris les papillotes de  poisson auxquelles on ajoute souvent tomates et jus de citron, bref une belle quantité d’acide  citrique à haute température qui attaque l’aluminium dont les particules se baladent dans  l’organisme jusque dans le cerveau.

Quant aux cannettes de bière et de soda,  » le mieux est d’en consommer le moins possible et  ne pas les conserver trop longtemps « , estime M. Berthon.  

Il appelle à la même vigilance pour les écrans solaires et les déodorants anti-transpirants,  suspectés dans certains cancers du sein, situés près de l’aisselle.  » Si l’alu n’était pas une  matière à soupçon, pourquoi certains produits affichent-ils, depuis peu, « sans aluminium »  comme argument de vente ? « , interroge le chercheur. Sur le site Internet de la marque  Nespresso, il est précisé que l’aluminium de la capsule est intérieurement recouvert d’une laque alimentaire l’isolant du café. 

 » Mais en trouver dans l’eau du robinet, c’est criminel « , s’indigne M. Berthon. Et de rappeler  qu' » au-delà de 100 microgrammes par litre, c’est déjà dangereux « . Or, à l’exception de Paris –  qui utilise depuis trente ans le traitement ferrique -, les distributeurs d’eau potable ajoutent des  

sels d’aluminium afin de rendre l’eau plus claire. Et la norme européenne (200 microgrammes/litre) qui ne constitue qu’une référence de qualité, non une limite, est souvent  dépassée.

Selon l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), en 2007, 2,7 millions de  Français ont bu une eau contenant un taux de sels d’aluminium supérieur à cette norme. Le  danger c’est que  » si une partie est éliminée naturellement par les urines ou la barrière  intestinale, explique M. Berthon, une autre passe à travers ce mur de brique qu’est l’intestin  grêle et se retrouve dans le sang puis le cerveau. Là, l’aluminium se dépose, durcit et ne peut  plus repartir « . Plusieurs études ont mis en évidence le lien entre une eau potable trop chargée  en aluminium et certains cas de démence, qui rappellent les symptômes de la maladie  d’Alzheimer.

 Mais ces mêmes études, dont les méthodologies épidémiologiques ont pourtant été jugées  pertinentes, notamment dans un rapport de l’Institut de veille sanitaire en 2003, ont ensuite été  rangées dans des placards.     

En 1976, déjà, des cas de démence, de douleurs articulaires, de décalcification des os et  d’anémie étaient apparus chez des insuffisants rénaux sous dialyse. Les nombreux médecins et  chercheurs qui ont nourri l’enquête de Virginie Belle suspectent l’aluminium utilisé alors dans  la préparation des dialyses et s’étonnent de l’omerta des instances sanitaires.