Attention aux pièges caloriques !

Sources : http://www.i-dietetique.com

– Des études récentes montrent que des facteurs tels que la perception visuelle des portions, l’image qualitative des produits et les allégations nutritionnelles et de santé peuvent inciter les consommateurs à absorber plus de calories qu’ils ne le pensent… ou le souhaitent. Elles ouvrent de nouveaux champs de réflexion dans la lutte contre les déséquilibres alimentaires. Plongée dans des expériences édifiantes à la découverte de mécanismes jusque là ignorés.   

Quand on cherche à perdre du poids, ce que que l’on mange est plus important que combien on en mange. » Cette opinion affirmée par 78 % des Américains [1], et partagée par les consommateurs français, éclaire l’engouement actuel pour la nourriture « basse calorie » et les produits dits « allégés ». Pourtant, paradoxalement, malgré la spectaculaire progression des ventes de ces produits, les courbes du surpoids et de l’obé sité restent orientées à la hausse.

Serait-ce lié au fait que, comme aux États-Unis, 54 % des consommateurs finissent leur assiette, quelle que soit la quantité de nourriture qu’elle contient ? C’est pourquoi certains experts, à l’image de Pierre Chandon, spécialiste en Psychologie alimentaire et professeur de Marketing à l’Insead [2], militent aujourd’hui pour le renforcement des études portant sur les écarts entre quantités perçues et celles réellement absorbées : « nous commençons seulement à explorer dans quelle mesure les décisions alimentaires sont fortement condition nées par des illusions d’optique conjuguées à des facteurs comportementaux ou psychologiques perturbateurs et difficiles à contrer. » 

De fait, en interrogeant des consommateurs sur leur perception du nombre de calories apportées par un repas ou un produit, les chercheurs sont allés de surprise en surprise. À ce jour, ils ont mis en évidence trois biais essentiels qui faussent la perception. Les illusions d’optique sur la taille des portions, le jugement personnel sur le caractère « bon » ou « mauvais » des aliments et les allégations portées sur les emballages forment ainsi un cocktail conduisant à des estimations erronées, quasi systématiques et inconscientes, qui incitent le plus souvent à consommer beaucoup plus qu’imaginé.  

La vue joue les faux amis : pour estimer le poids ou le volume des aliments, pour ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre, les individus s’appuient sur ce qu’ils voient : le volume des portions, la taille des conditionnements. Mais leurs yeux sont peu experts à évaluer les proportions. Les illusions d’optique, à l’image du phénomène Delbouf (figure 1), conduisent ainsi à des erreurs significatives.