27/09/2010 | Pédiatrie

Indissociable de l’histoire de la pédiatrie par son rôle dans la prévention du rachitisme, la  vitamine D reste d’actualité.  Le rachistisme a pratiquement disparu des services de pédiatrie depuis 1992, date de l’enrichissement des laits infantiles. (400 à 600 Ui/l). Il ne concerne plus que le nourrissons à peau pigmentée ou alimentés prématurément au lait de vache.

Une prévention insuffisante après 18 mois…

Toutefois après 18 mois, la situation reste insatisfaisante, avec une prévention mal suivie. En  attestent les taux de 25 (OH) D décroissant de 18 mois à 6 ans, avec des valeurs inférieures à  10mg/ml chez 6% des enfants. Chez les adolescents la situation est encore plus préoccupante  avec 24% inférieurs à ce taux alors qu’il s’agit d’une période essentielle pour la minéralisation  osseuse définitive.   

Et chez la jeune fille !

C’est particulièrement inquiétant chez les filles pour la prévention à long terme du risque  ostéoporotique. La définition du seuil vitaminique sérique de risque rachitique est difficile à établir. Chez l’adulte, celui des 10-12 ng/ml a été remis en cause. Il s’établit maintenant à 30  ng/ml, valeur de meilleure freination de la parathormone. Pour l’enfant ou l’adolescent ; les  discussions se poursuivent, car pour un individu en croissance, une élévation de la  parathormone n’a pas de valeur aussi formelle. Pour l’auteur (MV), il paraît légitime de  continuer à recommander un apport, soit quotidien automno hivernal de 400 UI/j et non de  200 UI, soit biannuel, en novembre et mars de 80 000UI chacune jusqu’à la fin de la  croissance, sans oublier, chez la femme enceinte cette dose unique, au début du 7e mois pour  la prévention de l’hypocalcémie néonatale. 

Des effets immunologiques.

Mais la vitamine D a des actions plus vastes, notamment dans le domaine immunitaire. Sa  présence sérique à taux suffisant, de l’ordre de 30ng/ml, est importante pour l’activité macrophagique et lymphocytair. Les synthèses cytokiniques et immunoglobuliniques en  découlent. C’est ainsi que son rôle est reconnu pour la défense immunitaire antituberculeuse.  Des études finlandaises tendent aussi à montrer que sa supplémentation réduit significativement le risque de diabète de type 1. Quelques études montreraient que sa carence en fin de grossesse augmenterait le risque d’asthme chez l’enfant. Enfin de nombreux travaux  concernent son rôle, à l’âge adulte, dans la prévention du cancer de la prostate. Mais il ne faudrait pas se fier aux seuls taux sériques. De nombreux travaux scientifiques  concernent les grandes variabilités individuelles liées à celles du récepteur (VDR) dont le  gène est situé sur le chromosome 12. Ce polymorphisme peut modifier l’expression du gène mais d’autres travaux sont nécessaires avant d’en tirer des conclusions

D’après les communications de : M Vidailhet (Nancy, M Garabedian (Paris), E Mallet  (Rouen), F Jehan (Paris).