Maître Sekito

San Do Kaï – « l’essence et les phénomènes s’interpénètrent »

Dans l’obscurité existe la lumière,
ne regardez pas
avec une vision obscure.
Dans la lumière existe l’obscur,
ne regardez pas
avec une vision lumineuse.
Lumière et obscurité
créent une opposition,
mais dépendent l’une de l’autre
comme le pas de la jambe droite
dépend du pas de la jambe gauche.

Christian Bobin

L’éloge du rien , édition Fata Morgana

L’attente est une fleur simple. Elle pousse au bord du temps. C’est une fleur pauvre qui guérit tous les maux. Le temps d’attendre est un temps de délivrance. Cette délivrance opère en nous à notre insu. Elle ne nous demande rien que de la laisser faire, le temps qu’il faut, les nuits qu’elle doit.

Sans doute l’avez-vous remarqué : notre attente- d’un amour, d’un printemps, d’un repos -est toujours comblée par surprise. Comme si ce que nous espérions était toujours inespéré. Comme si la vraie formule d’attendre était celle-ci : ne rien prévoir -sinon l’imprévisible. Ne rien attendre -sinon l’inattendu.

Ohiyesa, écrivain indien contemporain

Le silence est l’équilibre absolu du corps, de l’esprit et de l’âme. L’homme qui préserve l’unité de son être reste à jamais calme et inébranlable devant les tempêtes de l’existence – pas une feuille qui bouge sur l’arbre, pas une ride à la surface étincelante du lac – voilà, aux yeux du sage illettré, l’attitude idéale et la meilleure conduite de vie.

Si vous lui demandez : « Qu’est-ce que le silence ? », il répondra : « C’est le Grand Mystère ! » « Le silence sacré est Sa voix ! »

Si vous demandez : « Quels sont les fruits du silence ? » , il dira : « C’est la maîtrise de soi, le courage vrai ou l’endurance, la patience, la dignité et le respect. Le silence est la pierre d’angle du caractère. »

Rabindranath Tagore

« l’Offrande lyrique » 

Le même fleuve de vie
Qui court à travers mes veines nuit et jour
Court à travers le monde
Et danse en pulsations rythmées.

C’est cette même vie qui pousse à travers la poudre
De la terre sa joie en innombrables brins d’herbe,
Et éclate en fougueuses vagues de feuilles
Et de fleurs.

C’est cette même vie que balancent flux et reflux
Dans l’océan-berceau de la naissance et de la mort.

Je sens mes membres glorifiées au toucher
De cette vie universelle.
Et je m’ennorgueillis,
Car le grand battement de la vie des âges

C’EST DANS MON SANG QU’IL DANSE EN CE MOMENT.

Strophe du Lledze Hatal

Chant shaman navajo

La beauté devant moi fasse que je marche
La beauté derrière moi fasse que je marche
La beauté au-dessus de moi fasse que je marche
La beauté au-dessous de moi fasse que je marche
La beauté tout autour de moi fasse que je marche